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Damien Jacques 19 septembre 2020

Chapitre 3: Réfléchir c'est déjà agir ! Abattre des forêts pour sauver la nature...

Citation « Si ton pays se faisait envahir par des extraterrestres qui coupaient tes forêts, coulaient du béton sur tes captages d'eau, et dézinguaient joliment ta biodiversité, résisterais-tu ? »

Au travers de cette parabole, je vous invite à réfléchir à l'impact environnemental de l'éolien en forêt, plus spécifiquement dans notre cas où nous sommes en SGIB (« site de Grand Interêt Biologique » reconnu par la région wallonne...), une histoire de serpent qui se tire une balle dans le pied, enfin, vous m'aurez compris...

Si on regarde d'un point-de-vue global, 9 processus et systèmes régulent la stabilité du système terrestre (cherchez « limites planétaires », même Wiki peut vous aider;-)) : des seuils à ne pas dépasser sont définis pour chacun d'entre eux sous peine de perdre la stabilité du système et donc l'hospitalité de la Terre :

- le changement climatique (contre lequel « luttent » les éoliennes...) ;

- les pertes de biodiversité (« Chef, les éoliennes en forêt, c'est bon pour la biodiversité, hein chef ? »);

- l’usage des sols (« Heu, Chef, la forêt, c'est pas juste une usine à planches ? »);

- l’usage de l’eau douce (« Chef, y'a des captages d'eau qui alimentent la commune, on fore quand même ?);

- la pollution chimique et plus largement l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère. (« Chef, les tonnes de béton armé ça compte pas en forêt, hein chef ? »);

- ainsi que les aérosols atmosphériques, la déplétion de la couche d'ozone, l'acidification des océans, ... (Voir Schéma)

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En résumé, pour tenter de lutter contre un problème (certes réel!) de réchauffement, on en crée de nouveaux, histoire de se tenir occupés... Et si on regarde le graphique, on est pourtant déjà grave dans le rouge pour la perte de biodiversité...

Plus sérieusement, si on part du point de vue d'un organisme reconnu tel WWF, ils nous rappellent que les causes de perte de biodiversité sont, par ordre de priorité :

1- La dégradation ou perte de l'habitat ;

2- La sur-exploitation ;

3- Les espèces invasives ;

4- La pollution ;

5- Le réchauffement climatique...

Ou si on lit le parlement européen, la première cause de perte de biodiversité est : « Changements dans l'utilisation des terres (par exemple, la déforestation, la monoculture intensive, l'urbanisation)

En 2 mots, compter les oiseaux morts sous les pales est loin de suffire, toutes ces espèces dont l'habitat a été détruit (ou suffisamment dégradé) ou dont la quiétude a été bouleversée risquent à terme de disparaître... Imaginez qu'il n'y ait qu'une chance sur 100 que ce projet fasse disparaître une seule espèce (la Tengmalm par exemple ...), en vaut-il encore la peine ? Et sachant que, selon les derniers rapports, sur la base de l’évaluation de 7 725 espèces indigènes en Belgique, on estime que près d’un tiers d’entre elles sont rares, menacées, ou éteintes au niveau national, ça va toujours pour vous ? Ou que entre 1970 et 2016, 68% de la faune sauvage a disparu, principalement à cause de l'activité humaine, y'a vraiment rien qui vous choque ? Sincèrement ?????

Conclusion

Ouvrir royalement la voie à l'éolien en zones protégées telles que les SGIB, à proximité immédiate de réserves naturelles et de zones Natura2000, c'est faire jurisprudence, et acheter une pelle pour creuser le trou dans lequel on fonce tout droit!

Pour vous laisser avec une référence « culturelle », je vous invite à consacrer 2'17 à regarder l'astrophysicien Aurélien Barrau, qui rappelle magistralement que aujourd'hui, l'extinction de masse est un fait acté, différent du réchauffement climatique... (Vidéo ci-dessous)

D.